Concept

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Ouvrir des perspectives nouvelles
à la composition et l'interprétation.

Stephen Paulello ou le subjectif parfait

Stephen Paulello est un pianiste-concertiste de grande sensibilité et de grand talent.

Il remporte des prix internationaux puis mène une carrière artistique et s'intéresse à la construction de son instrument en étudiant les nombreux domaines qui s'y rapportent : métallurgie, acoustique, résistance des matériaux... Il conçoit dans un premier temps deux modèles de pianos droits, puis réalise un premier piano de concert en 1990. Ce prototype est une réussite unanimement reconnue, témoignant d'une parfaite et précoce maîtrise de la facture de piano.

Mais Stephen Paulello veut aller plus loin. Le piano sous sa forme traditionnelle ne satisfait pas son exigence de pianiste. Il rêve de sonorités infiniment plus expressives et complexes, qui servent de guide à ses intuitions d'inventeur et le poussent à bousculer les dogmes établis.

Depuis plus de vingt ans, il étudie de façon systématique tous les composants du piano, remet en question les idées reçues et fait des propositions singulières. Son but n'est pas d'imposer un piano réputé parfait, ni de remplacer un standard neutre et polyvalent par un autre : il souhaite convaincre les musiciens de la nécessité d'une rencontre avec des instruments différents, qui exaltent leur imagination et les portent au sommet de leur expressivité musicale.

Les pianos Stephen Paulello sont construits sur commande, dans son atelier-laboratoire situé entre Sens et Fontainebleau.

Depuis plus d'un siècle, les choix techniques et acoustiques des fabricants n'ont cessé de converger vers une conception unique du piano.

Autour des années 1880, l'instrument commença à être au point : les plaintes des pianistes et des compositeurs se raréfièrent, l'engouement pour le piano s'amplifia et la demande grandit. Il fallut réfréner l'exubérante inventivité des artisans du XIXe et s'orienter vers une production industrielle rationalisée. Les fabricants se conformèrent progressivement aux technologies des constructeurs les plus entreprenants et les mieux établis à l'époque. Inévitablement la sonorité des pianos perdit de sa diversité pour tendre vers une esthétique commune.

Depuis, le mouvement d'uniformisation a été entériné par l'explosion de la production asiatique dont l'immense majorité reproduit consciencieusement le modèle de référence. Il est donc naturel de penser que les pianos ont fini par se ressembler parce que l'instrument a enfin atteint sa forme définitive et parfaitement aboutie.

Stephen Paulello ne partage pas cet avis. Pour lui, le piano représente un vaste sujet de réflexion et tout un univers reste à explorer. Il poursuit deux directions:

Résoudre des problèmes
esthétiques et musicaux

  • Rechercher des qualités contradictoires comme la lumière
    et l'ombre, la force et la fragilité, l'éclat et la demi-teinte, l'impressionnisme et l'expressionnisme
  • Cultiver la versatilité des couleurs quelle que soit la nuance
  • Éviter la saturation, la métallisation du son et la perte
    de longueur dans le fortissimo
  • Éviter la perte systématique de timbre dans la nuance piano
  • Remédier à la médiocrité quasi universelle des aigus, la vulgarité et l’imprécision des basses, la confusion du passage, la fréquente pauvreté du médium

Résoudre des problèmes
techniques et pratiques

  • Remédier à l’instabilité des réglages et de l’accord
  • Faciliter le travail des techniciens en le rendant plus logique
    et rationnel
  • Combattre la sensibilité mécanique et acoustique
    aux variations hygrométriques
  • Éradiquer les bruits parasites
  • Éliminer les cordes impures
  • Protéger le cordage de l’oxydation
  • Eviter la perte de galbe de la table d’harmonie
  • Faciliter le transport

En quête de musicalité et de charme, la tentation est grande, du moins en Europe, de se tourner vers le passé. Stephen Paulello a étudié avec passion les pianos d'autrefois, ayant une prédilection pour les créations du tournant du siècle dernier... Au contact de ces instruments qu'il a démontés, restaurés, modifiés, il renoue avec l'émulation qui les a fait naître. Certains concepts de construction alors largement pratiqués, comme le parallélisme des cordes ou l'utilisation de cadres sans barres, ont selon lui été abandonnés avant d'en avoir compris toute la portée... Sans se complaire dans un culte du passé, Stephen Paulello reprend l'histoire de la facture de piano là où le chantier s'est arrêté.

Nombre de procédés ancestraux encore employés aujourd'hui sont obsolètes. A condition de les utiliser de façon pertinente et sans nuire à la sonorité, certains matériaux récents associés à des technologies nouvelles peuvent contribuer à fiabiliser le piano. Cela ne signifie pas qu'il faille nécessairement aller dans la direction du numérique. Pour le compositeur, le synthétiseur peut être une extraordinaire machine à fabriquer des sons, mais lorsqu'il s'agit de remplacer le piano, l'appareil demeure malgré tous les efforts un médiocre substitut. Il lance néanmoins un défi à l'original et pousse ce dernier à améliorer les faiblesses techniques tout en sublimant ce qui procure à l'acoustique naturelle une portée artistique et émotionnelle incomparablement supérieure.

Dans cet esprit, Stephen Paulello veut donner à ses instruments un caractère affirmé et raffiné et un rayonnement enveloppant qui invite au voyage musical. Le pianiste dispose d'une palette de couleurs infinie et sent que l'instrument saisit la moindre fulgurance de son imagination. Un tel piano n'est plus un outil de travail mais une source d'inspiration. Il fait aussi un pas en direction des compositeurs et des improvisateurs en leur soumettant un clavier étendu vers les basses et vers l'aigu et en rendant le jeu direct sur le cordage beaucoup plus aisé: décroisement des cordes, suppression des raidisseurs de cadre, cordes nickelées.